Le vélo free floating, qu’est-ce que c’est ?

Vélos Ofo présentés lors du salon Autonomy en Octobre 2017 à Paris

 

Paris, 10 octobre 2017, un matin qui ressemble étrangement à celui du 25 décembre. C’est un réveil pas comme les autres pour les parisiens : une pluie de  vélos vert pomme repérables en un clin d’oeil a eu lieu pendant la nuit. Quelques jours seulement après son lancement français à Lille, Gobee.bike était la première société à proposer un tel service dans la capitale. Depuis, avec l’apparition d’autres services, les curieux et les cyclistes urbains continuent de suivre avec intérêt ce phénomène.
 

Que se cache-t-il précisément derrière le terme free floating” ?

Voici une petite définition simple : ce sont des vélos en libre-service sans station (ou sans borne) disponibles partout en ville et à toute heure de la journée. Sans station” est très important : c’est la spécificité par rapport aux services tels que Vélib (Paris), Vélos (Lyon) ou V’Lille (Lille) qui reposent sur un réseau de stations et de bornes où l’utilisateur récupère et rend son vélo. Les services de vélos en free floating sont aussi qualifiés de dock less” (sans borne).
 
Les services en free floating existent aussi pour d’autres modes de transport : scooters électriques, et voitures. Cela ne vous surprendra pas si nous vous disons que nous préférons…le vélo !
 

Comment cela fonctionne-t-il ?

Pour l’utiliser rien de plus facile : 
  • Téléchargez l’application du service que vous souhaiter utiliser
  • Géolocalisez un vélo près de vous 
  • Scannez le QR code pour déverrouiller l’antivol 
  • Ça y est ! Vous pouvez enfourcher votre monture et vous élancer
  • Vous êtes arrivé ? Déposez votre vélo dans une zone adaptée et verrouillez manuellement l’antivol
  • Grâce à la géolocalisation, le vélo est de nouveau disponible pour le prochain utilisateur

Vélo Gobee.bike à Paris

Le free floating dans le monde

Les vélos libre-service sans borne sont arrivés bien avant dans le monde, venu d’Asie plus particulièrement de Chine où ont émergé les 2 géants du secteur : Mobike et Ofo.
Aux Etats-Unis, des services comparables ont aussi fait leur apparition avec les start-up LimeBike et Spin.
 
Les acteurs, principalement venus d’Asie, sont nombreux et ont commencé à s’implanter en Europe et aux Etats-Unis au cours de l’année 2017.

Et en France ? 

Il est fini le temps où seul Velib et Autolib régnaient sur la ville en proposant des moyens de transport qui se récupèrent et se déposent à des bornes spécifiques. 
Il semble que tous les indicateurs soient au vert pour l’arrivée de nouveaux acteurs  : le vélo est tendance et bon pour la santé, les contraintes de circulation et de pollution favorisent le développement des mobilités alternatives et la location de vélo libre-service a déjà séduit beaucoup d’urbains.
Alors, 10 ans après le début de l’emblématique Vélib parisien (premier système de vélos libre service avec station en terme de vélos en circulation), le free floating ou dock less” secoue les habitudes pour rouler” sur la vague vélo addict”.
C’est pourquoi, un beau matin, nos chères start-up Gobee.bike et oBike se sont installées tranquillement dans les rue de Paris et ont crié : Surprise, avec nous vous allez pouvoir pédaler l’esprit libre !” Mercredi 6 décembre Ofo ( startup créée en 2014 à l’université de Pékin en Chine ) déposait des vélos dans tout Paris. Pour l’occasion, les 40 premières minutes étaient offertes, une raison pour les cyclistes de voir la vie en jaune. Les 3 services proposent les 30 premières minutes pour 50 centimes, le but n’étant pas d’enlever des parts de marché à Vélib mais d’augmenter la part du vélo en ville. 
 

Mais le « free floating » pose évidemment de nombreuses questions

 
En Chine, un problème très important est apparu : quand l’offre dépasse la demande un nombre incalculable de vélos se retrouvent abandonnés et finissent par bloquer les rues. Le Guardian a relayé des images impressionnantes de vélos délaissés de la ville de Xiemen. 

Source : maxitendance.com

La course à la taille et aux prix agressifs a déjà fait des victimes parmi les entreprises du secteur : Bluegogo, une des principales sociétés chinoises a du cesser son activité en fin d’année 2017. 
 
 
Outre le très grand nombre de vélos, le comportement de certains usagers laisse à désirer : vélos abandonnés n’importe où, vélos vandalisés, autant d’actes malveillants qui nuisent à la qualité du service.

Des vélos déjà vandalisés  

Vélo Gobeebike vandalisé à Paris

 
Malheureusement, ces vélos sont déjà beaucoup trop vandalisés. Plusieurs Gobee.bike ont pu être retrouvé dans la Seine, d’autres comme O’bike se retrouvent complétement cassés et laissés pour mort dans un coin de la rue. Pour répondre à cela, Gobee.bike a d’ailleurs mis en place des « unités de réparation mobiles » pour réparer les vélos sur place. C’est un réel fléau de voir qu’une solution importante pour le développement de la mobilité en zone urbaine puisse être victime de vandalisme. 

Paris va-t-elle voir également se déployer des cimetières à vélo ? 

Ce nouveau phénomène inquiète aussi la Mairie de Paris. Les pourvoir publics craignent un débordement en terme d’utilisation de l’espace public. La mairie cite les cimetières de vélo chinois, le problème de l’abandon des vélos et le stationnement sauvage qui posent une réelle problématique sur ce nouveau système. Le service de maintenance devra alors être multiplié pour les services municipaux. Le cadre juridique du free floating est à leur avantage : ils ne sont pas tenu à une obligation de licence d’exploitation, c’est pour cela que la mairie veut instaurer un vrai encadrement. 
 
 

Source : weelz.fr

 
Christophe Najdovski, adjoint de la mairie de Paris en charge des transports, a annoncé  vouloir mettre en place « une redevance pour occupation de l’espace public », en sanctionnant le stationnement sauvage, toujours dans cette optique de régulation efficace de la flotte et pour éduquer les utilisateurs à ce nouveau système.
 
Les différentes sociétés, conscientes des enjeux, sensibilisent d’ailleurs leurs utilisateurs aux règles du code de la route et aux bonnes pratiques en matière de stationnement. C’est un enjeu à la fois en terme d’image que de gestion opérationnelle de leurs flottes de vélo pour diminuer les détériorations. Certains services prévoient également des zones spécifiques pour stationner les vélos et mettent en place un système de bonus / malus pour sanctionner les utilisateurs.

Petits conseils pour prendre soins des vélos en libre service 

Beaucoup de ces nouveaux vélos ont déjà subi de nombreuses dégradations : rayons cassés, vélos par terre, roues tordues… Alors que ces services répondent à un vrai besoin, certains n’en prennent pas soin. Quelques conseils à l’attention des utilisateurs et des passants pour avoir des vélos prêts à rouler dans nos rues et non des carcasses de bicyclettes. 
 
Pour les utilisateurs :
  • Pensez à stationner le vélo dans un endroit qui ne gêne pas la circulation sur les trottoirs ni sur la chaussé. Bien sûr, les vélos doivent être laissés dans un espace accessible au public pour que les autres utilisateurs puissent en bénéficier
  • Stationnez le vélo sur sa béquille et une surface plate : un vélo stable a plus de chance de rester debout et donc en meilleur état.
Pour tous :
  • N’essayez pas de faire rouler le vélo sans avoir déverrouillé l’antivol. Vous l’avez peut-être remarqué, ces vélos sont équipés d’un antivol de cadre sabot” qui passent entre les rayons de la roue arrière. Donc, si vous essayez de faire rouler le vélo lorsque l’antivol est verrouillé, les dégâts sont assurés. Un vélo avec des rayons cassés est inutilisable et reste donc abandonné sur le trottoir.
  • Un vélo est stationné dans un endroit génant ? Vous pouvez le déplacer, sans le faire rouler (parce que vous avez lu le point précédent vous comprenez pourquoi) et le déposer quelques mètres plus loin. 
  • Vous voyez un vélo dégradé depuis plusieurs jours au même endroit ? Prenez le en photo avec son numéro et transmettez l’information à la société : elle ne sera que ravie et en plus vous contribuez à limiter la présence de carcasses de vélos. 

Sources